Le marché de la mobilité et des transports doit faire face à d’importantes mutations avec l’avènement des enjeux de transition écologique, digitale et sociale. Les modèles de marché commencent à évoluer sur le long terme pour réinventer des modes de déplacement plus respectueux de l’environnement et adaptés aux besoins des usagers, des industriels et des opérateurs [1] en termes de compétitivité économique, de cohésion des territoires, de souveraineté et de résilience. Le secteur du transport ferroviaire est particulièrement stratégique avec les avantages environnementaux et économiques du train par rapport à l’avion ou la voiture individuelle. Le marché est en pleine expansion dans de nombreux pays et selon leurs spécificités : trajets de longue distance aux Etats-Unis, de courte distance au Japon et en Europe [2], développement des transports urbains en Afrique du Nord, etc.

David Beaudlet, Chef de Projet Ferroviaire & ITS, nous offre un aperçu général du secteur, des nouvelles tendances aux marchés à investir, en passant par les forces des entreprises françaises.

Les grandes tendances du secteur

Des transformations technologiques voient le jour et sont attendues concernant, d’une part, le confort des utilisateurs, la maintenance prédictive, l’optimisation logistique des trains sur le réseau avec la digitalisation, et d’autre part, une amélioration des performances avec des projets futuristes comme l’Hyperloop ou l’arrivée sur le marché d’énergies comme l’hydrogène [3].

La digitalisation

Du côté des utilisateurs du service ferroviaire, la dématérialisation des billets, la diffusion d’informations par téléphone et l’accès wifi à bord des trains pour les passagers s’accentuent. Du côté du fret, l’heure est au suivi en temps réel de la localisation des marchandises.

Du côté des gestionnaires, les capteurs révolutionnent la gestion des réseaux et des trains. Cette technologie permet d’informer les exploitants sur l’état du matériel roulant et les gestionnaires d’infrastructures sur l’état du réseau, rendant ainsi possible la maintenance prédictive, le contrôle des équipements de bord à distance ou la télésurveillance. En revanche, le surcoût des équipements et de leur intégration dans des matériels ou infrastructures existantes freine leur diffusion. Se posent par ailleurs les problématiques de sécurisation, d’usage et de propriété des données recueillies.

Le train du futur

Les recherches pour le train du futur s’axent sur l’autonomie, les sources d’énergie et encore et toujours la vitesse.

En 2018, un projet de train autonome a été initié par un consortium réunissant la SNCF, l’Institut de recherche Railenium et des sociétés privées, avec des prototypes de trains de fret et de TER attendus en 2023. L’objectif recherché est une optimisation de la circulation des trains et une meilleure gestion des dépenses d’énergie lors des phases d’accélération et de freinage. Un tel véhicule devra toutefois pouvoir détecter seul les difficultés et agir en conséquence.

Au sujet de l’énergie, la tendance est à la décarbonation : l’hydrogène a le vent en poupe –toutefois, l’hydrogène ne peut être qualifié de vecteur d’énergie « décarboné » à la condition que sa production se fasse aux moyens d’énergies renouvelables et non fossiles. De même, toutes les solutions utilisant des batteries à base de nickel ou au lithium-ion pour l’alimentation de secours, le démarrage des moteurs, la récupération de l’énergie de freinage sont développées. [4]

Concernant la rapidité des trains, une nouvelle version des Maglev japonais (trains à sustention magnétique lévitant au-dessus des rails dans des tubes dépressurisés à une vitesse record de 603 km/h) est en cours de développement, de même que les projets américains d’Hyperloop, qui visent des vitesses extrêmes au-delà de 1000km/h (plus rapide qu’un avion de ligne !). Rappelons que la France est reconnue pour le record mondial de vitesse de train sur rail avec son TGV lancé à 575 km/h.

Nouvelles perspectives d’infrastructures dans l'aéroport

Les acteurs du marché

Les acteurs et pays émergents du marché

L’émergence de startups ou de branches créées spécifiquement par des grands groupes fait naturellement suite aux besoins du secteur. Nous retrouvons donc des développeurs de logiciels de traitement des données ou d’Intelligences Artificielles, mais aussi des innovateurs dans le domaine des matériaux, de l’énergie, etc.

Aujourd’hui, les pays européens et le Japon sont en pointe au niveau de la digitalisation et des nouvelles technologies appliquées aux trains du futur. Mais ces problématiques sont à l’esprit de l’ensemble des opérateurs mondiaux qui ont bien compris l’avantage opérationnel de ces solutions et qui cherchent à les implémenter au sein de leurs réseaux. Nous pouvons aussi évoquer le développement de la concurrence internationale, sur le plan technologique mais aussi en termes de taille d’acteurs, avec notamment les grands groupes chinois portés par la croissance impressionnante de leur marché ferroviaire local et de plus en plus présents à l’international.

Zoom sur les acteurs français

Les entreprises ferroviaires françaises jouissent d’une bonne réputation au niveau mondial grâce à un marché ancien et dense, que ce soit pour les grandes lignes, les métros, les RER ou les tramways. L’expertise française est par ailleurs complète, de l’ingénierie au matériel roulant en passant par les infrastructures et les nouvelles technologies.

La filière ferroviaire française comporte suffisamment d’acteurs (de tailles différentes et plus ou moins récents) impliqués dans les nouvelles tendances pour estimer que la France est bien implantée. Les entreprises plus traditionnelles sont encore bien présentes et participent également à la force collective de cette industrie française. Celle-ci compte environ 300 entreprises dont environ 250 PME et PMI et représente 30 000 emplois directs, pour un chiffre d’affaires situé autour de 4 Md EUR, dont un quart réalisé à l’export (chiffre de 2019). Ces données la placent en troisième position mondiale derrière la Chine et l’Allemagne.

Les acteurs français sont présents dans presque tous les pays. Ils sont par exemple actifs dans 30% des 250 réseaux de tramways récents ou modernisés dans le monde. L’enjeu aujourd’hui est de faire en sorte que tous les acteurs français du cycle de vie d’un projet travaillent ensemble pour proposer une solution globale à un donneur d’ordres étranger.

Les régions prioritaires d’exportation

L’expertise de Business France dans la priorisation des marchés permet de distinguer trois zones géographiques particulièrement porteuses d’opportunités d’affaires, à savoir l’Europe, le Proche et Moyen-Orient et l’Amérique du Nord, sans oublier l’Asie (Inde, Thaïlande,…) ou l’Afrique (Maghreb, Côte d’Ivoire,…) où les débouchés sont aussi présents. Passons en revue les problématiques de chaque zone géographique privilégiée.

  • Le marché européen est particulièrement porté par le domaine de la maintenance, mais aussi par l’intégration de nouvelles technologies et le développement de certains réseaux.
  • Le marché américain est ravivé par le plan de relance Biden, même s’il est relativement peu accessible avec la loi Buy American Act (qui impose l’achat de biens produits sur le territoire américain pour les achats directs du gouvernement américain). Aux Etats-Unis, les problématiques résident dans le déploiement à grande échelle du transport ferroviaire et à moindre mesure dans la qualité et l’expansion du transport urbain.
  • Côté Afrique et Moyen-Orient, le marché égyptien est un marché phare pour les Français avec le développement du métro dans lequel les Français sont bien présents, la modernisation et la sécurisation du réseau ferroviaire. De grands projets voient également le jour en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis.

Retrouvez Business France sur les zones d’activité prioritaires

Grâce à de nombreux bureaux et partenaires locaux comme les chambres de commerce françaises à l’étranger, les experts de Business France sont présents dans 110 pays pour vous accompagner dans vos projets de développement à l’international avec des outils variés : mises en relation, informations et études, solution RH (volontariat international en entreprise alias VIE).

Un partenariat avec un acteur local est généralement conseillé pour toutes les entreprises voulant aborder les marchés ferroviaires à l’export. Chaque entreprise peut bénéficier d’un Conseiller International basé dans sa région qui pourra l’orienter vers les solutions possibles et comme les équipes Business France sont sectorialisées, vous trouverez toujours un collaborateur en charge des transports, qui pourra vous mettre en relation avec des partenaires grâce à une mission de prospection, un événement collectif tel que des rencontres B2B à l’étranger ou en digital, ou encore grâce à un salon où vous pouvez participer au pavillon France. Des rencontres en France sont également organisées à l’occasion de déplacements de délégations étrangères dans notre pays.

En 2022, Business France convie par exemple les sociétés françaises à participer à une mission ferroviaire en Egypte, une mission en Thaïlande et Malaisie, un salon sur la mobilité en Inde ou encore à des rencontres digitales avec les autorités ferroviaires des Emirats Arabes Unis.

Cette année, à l’occasion du grand salon ferroviaire InnoTrans qui se tiendra du 20 au 23 septembre 2022 à Berlin, Business France vous propose de rencontrer les acteurs des grands projets ferroviaires aux côtés des 90 entreprises françaises qui exposeront sous la bannière du pavillon France. [5]

N’hésitez pas à nous contacter !

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